Oyez Oyez braves gens

PLQA et la quête d’Aventure

« Il était une fois, dans un pays si loin que l’on disait que le soleil s’y levait, deux courageux chevaliers de l’ordre de PLQA. Malgré leurs montures têtues, qui jamais ne voulaient avancer bien vite, ils avaient traversé maintes contrées pour arriver au bourg de Kobe. C’est ici qu’ils avaient entendu parler du légendaire pays d’Hokkaido, où serait cachée la tant convoitée, Aventure.
Ni une ni deux, les voici en route à la recherche de la belle. Trois cent dix lieues les en séparaient encore, mais ils comptaient sur leur bonne étoile pour déjouer les nombreux pièges qui tenteraient de les détourner de leur quête

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Peu après le départ, les montures, fidèles à elles mêmes, réclamèrent déjà une pause en une après midi ensoleillée. Nos deux chevaliers pensèrent trouver un lieu magique. Mais dès la nuit tombée, de petites lumières phosphorescentes, scintillantes, envoûtantes, tournèrent autour de leur tente. Quelle magie noire était à l’œuvre ? Ah, nos deux héros n’arrivaient plus à détourner leurs regards. Ils se laissaient porter par le mouvement calme et dansant de ces mini-démons. Alors que leur sort semblait à jamais scellé dans cet abîme fluorescent, leur bonne étoile sous les traits de Morphée les remit sur le droit chemin. Au réveil, tout cela n’était déjà plus qu’un lointain souvenir.

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Les kilomètres défilaient, mais bientôt se dressa devant nos deux fidèles compères, la forêt magique d’Arashiyama. Moult histoires et légendes couraient à propos de ce lieux, qui encore aujourd’hui, inspire crainte et méfiance. On disait, en ces temps, que nul ne pouvait en ressortir, que les bambous réclamaient les âmes des téméraires pour pousser toujours plus haut. Etait-ce le courage ou la folie qui les y conduisit ? Personne ne sut. Mais ce qui est certain, c’est qu’on les vit y entrer à l’aube. Moins d’une demi-lieue, c’est tout ce qu’il fallait parcourir pour trouver la sortie. Les minutes défilèrent. Toujours rien. Les troubadours déjà cherchaient le succès en chantonnant leur défaite, quand, contre toute attente, on vit nos cavaliers ressortir. Et si les bambous ne semblaient pas plus grands, l’âme des chevaliers, pour sûr, l’était.

Heures après heures, jours après jours ils avançaient. Les terribles Alpes Japonaises furent traversées sans encombre. Bien au contraire, notamment grâce aux cieux cléments et l’aide des habitants comme Dame Tempura, qui après un bain onsen leur offrit abri et couvert pour la nuit.

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A Matsumoto ils firent halte au château, puis continuèrent vers Nagano. Là, sur les hauteurs de cette cité, ils apprirent qu’Aventure s’y était rendue en l’an de grâce 98. Ainsi donc, ils étaient sur la bonne voie. Leur courage redoubla, les montures les portèrent loin et vite. Ces montures, si particulières, inspiraient souvent méfiance et regards inquisiteurs, mais encore plus souvent bienveillance et bonté. Lentes, lourdes, elles étaient régulièrement dénigrées voire maltraitées par nos cavaliers. Pourtant, ils leur devaient beaucoup et le savaient. Combien de fruits offerts, combien de bonnes pitances partagées grâce à elles ?

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Arrivés dans la province ensorcelée de Fukushima, leur bonne étoile les conduisit sur le chemin du professeur Watanabe. Celui ci s’occupa des preux chevaliers comme on s’occupe d’amis, leur faisant découvrir milles merveilles cachées et engloutir nombre de succulents plats. Repus, reposés et heureux, ils purent reprendre la route vers le Nord, la route de tous les dangers.

Dans ce lointain pays de l’Est, la vile faune était omniprésente. A chaque virage, à chaque croisement, nos chevaliers étaient sur leur garde pour échapper à la sorcellerie, qui essayait de les détourner de leur quête. Lors d’une pause bien méritée, alors qu’ils goutaient à une spécialité appelée « aisoukourimou », un corbeau géant déroba le déjeuner bien accroché au dos d’une monture, trop effrayée pour réagir. L’un des hardi chevalier arriva en courant. Il était prêt à se battre courageusement. Mais il était trop tard. Le voleur, butin au bec, volait déjà bien haut et riait bien fort.

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Esquivant serpents et aigles, évitant renards et hirondelles, trompant singes et corbeaux, nos héros arrivèrent non loin de la ville médiévale de Kakunodate. La chance leur sourit encore une fois. Takahashisan, conquis par la noble quête des chevaliers, voulut les aider et leur faire découvrir sa ville. Cet homme rappelait aux héros que politesse et timidité rimaient avec gentillesse et générosité. Takahashisan les mis cependant en garde. Par ici rodait l’impitoyable ours. Plus petit que celui d’Hokkaido, on leur soutenait qu’il était tout autant à craindre, et qu’il avait coûté la vie à quatre gueux, inconsciemment partis en pleine forêt, voler la nourriture de la bête féroce. Takahashisan leur donna même à chacun un talisman en bois de cerisier. Il en fallait bien plus pour effrayer des chevaliers qui avaient entendu maintes fois ce genre d’histoires.

Ils reprirent donc leur route, les sacoches chargées de provisions offertes par leur bienfaiteur. Mais une fois le soleil couché, leur témérité faiblit. Ils épièrent chaque bruit, chaque craquement de branche. La nuit fut longue et chargée d’hallucinations. Pourtant le matin vint et la forêt repris son aspect naturel, les cris de bêtes féroces muèrent en inoffensifs piaillements de moineaux.

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Ainsi donc, après maintes péripéties, on vit arriver deux chevaliers en pays d’Hokkaido. Ah qu’ils étaient fiers et impatients, prêt à rechercher leur belle sur cette île. Ils commencèrent par le lac Onuma, puis le lac Toya. Ce fut ensuite au tour du mont Yomei. Mais à peine avaient-ils arpenté le sud d’Hokkaido, qu’un évènement bouleversa leur plan.

En ce début de juillet, nos deux chevaliers reçurent une missive de compagnons peuplant un pays voisin. Ces amis assurèrent aux chevaliers qu’Aventure se cachait non loin de chez eux, plus à l’Ouest, de l’autre coté de la mer de l’Est, mais qu’il fallait arriver promptement s’ils voulaient les retrouver. Ils n’hésitèrent pas une seconde, et, revoyant leur route prestement, prirent la direction du bourg portuaire d’Otaru. »

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De là commence la longue traversée vers cette nouvelle contrée, toujours pour la même quête, la quête d’Aventure. La trouveront-ils là bas ? Peut être, mais pas le matin car la légende raconte qu’il y est calme dans ce pays.

Malheureusement l’histoire s’arrête là, aux portes d’Hokkaido, quittée trop tôt pour avoir une chance d’y chercher réellement Aventure. Et pourtant, de l’aveu de certains, c’est Elle qui les aurait trouvé depuis fort longtemps…

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14 Comments

  • Un jour, sur le chemin des croisades, un badaud me conta une histoire autour d’une chope de cervoise. On l’avait prévenu que des renards maléfiques peuplaient l’Ile des Sarrasins et attaquaient les promeneurs imprudents durant leur sommeil. Il se riait des conseils des sages en pestant sur les us des peuplades autochtones. Comment de si petites bestioles pourrait se jouer de lui, l’aguerri “chevalier sans peur”? Il monta le camp en plein maquis, comme à son habitude, et s’endormit paisiblement au doux son des cigales. Le réveil fut terrible, telle une vision d’horreur, il vit une horde de renard lui voler ses provisions, attaquer sa couche, et lacérer sa peau jusqu’aux os. Il ne dut son salut qu’à la présence de sa mie, dont les pouvoirs magiques acquis dans sa contrée d’Elsassie firent fuir les canidés. Il resta marqué pour l’éternité dans sa chair, et dans son sang coule encore un peu de fluide vulpestre. Le malin le rongeait à petit feu. Il n’eut d’autre choix que de partir vers l’Est, là où, dit-on, le soleil se lève sur l’océan, et où des rebouteux connaissent des remèdes miraculeux…
    Depuis, j’écoute toujours les sages préceptes qui jalonnent la route afin d’éviter toute mauvaise surprise. Gare à l’ours!

    • Père Castor raconte nous une histoire …. oui mais ÇA VA PAS de poster un commentaire AUSSI LONG que l’article ????!!!! Sur un passage aussi personnel de la vie de ce badaud anonyme ? Sais-tu que les soirs de pleine lune, il arrive à cet homme de sortir de la tente et de tourner autour en glapissant ?! Sais-tu que quand sa mie lui demande de faire les courses il lui arrive de mulotter ? Moi je veux bien me faire mordre par un ours, au moins je pourrais dormir peinarde tout l’hiver …

  • Magnifique histoire et je me suis régalée!
    Bravo pour cette prose digne d’un écrivain et pour les très belles photos. Vous nous faites voyager par l’imaginaire. Merci! Bonne route et belle Aventure!
    Une des Lucchi

    • Et oui Eric s’est surpassé en écrivant, on a bien révisé nos conjugaisons , et ressorti les bescherelles® pour se mettre au point sur la concordance des temps ! Je me suis aussi bien éclatée sur la photo de couverture. Profitez-en, on pourra pas vous garantir le même investissement pour tous les prochains articles!
      En tout cas, on est très heureux et très fiers que la communauté Lucchienne nous suive et nous supporte aussi assidument !
      Des bisous !

  • Oh preux Chevaliers en quête d’Aventure ! Votre récit nous empli le coeur de joie ! Nos inquiétudes étaient grandes, sans nouvelles de vous depuis tant de jours….Votre courage face au “Kitsune” est admirable et vous vaudra sans nul doutes des louanges à votre retour en terres des “yeux ronds” ! Mais, oh preux Chevaliers en quête d’Aventure, prenez garde et soyez vigilants, “l’Okami” rôde ! Fuyez-le car sa morsure vous transformerait ! Moults récits à son sujet hantent nos sombres nuit, quand l’Hiver vient (la saison N° 6 est finie…) et nous croyions parfois entendre sa plainte….
    Si vous pensez croiser sa route un jour prochain et que vous souhaitiez posséder un remède à la morsure de l’Okami, faites-nous porter parchemins ou pigeons voyageurs et nous irons mander la Mère-Grand, qui a une recette où il est question de plantes, de fruits, mais aussi d’urine semble-t-il….😈

    Nos pensées vous accompagnent, oh nos preux Chevaliers, à tout instants. Nous nous languissons de recevoir de vos nouvelles, toujours, et nous sommes certains que, dans votre quête, ceux qui cherchent semblent être ceux qui ont été trouvés.

    • Ben moi je dis que votre blog c’est de la balle, et que je vais pas m’y mettre aussi a ecrire des jolies phrases toutes pleines de style : moi je dévore vos articles et vos photos et j’attends impatiemment de vous revoir en vrai !

      Allez bon vent d’ici là

      Fabian

      PS: et bisoux à Maman qui est un peu plus haut là :)))))

      • PLQA c’est vraiment un blog familial 🙂 Vous pouvez faire coucou à votre maman, mettre une annonce si vous avez des trucs à vendre. Pas besoin de faire de jolies phrases, vous venez comme vous êtes. Nous aussi on a hâte de vous revoir, et on débarquera sûrement un jour, comme on est … on ne sait juste pas encore quand !

        Nous aussi on veut des bisous !

    • Le Kitsune nippon est moult fois moins farouche et agressif que le renard sarrasin qui s’était trouvé sur notre route en l’an de grâce 2013 lors de notre passage sur l’île de Cryrnos. Il a probablement fait preuve de plus de courage que nous en tournant autour de nos montures. De l’Okami nous n’avons point craint la rencontre mais les bêtes féroces ne manquèrent pas sur notre route.Heureusement, la seule blessure qui a marqué notre chair mais surtout nos esprits est une saison 6 beaucoup trop courte, et l’attente, beaucoup trop longue, de la suivante. Il me semble que le remède à ce mal là est un faudesteuil , une peau de bête, une petite decoction sans urine, et quelques DVD (au diable l’anachronisme).
      Heureux ceux qui ont été trouvés , mais ils sont encore plus heureux lorsqu’ils savent que leur famille de coeur les attend quelque part , dans une contrée lointaine, au bout d’un petit chemin …. 🙂

  • Alors sans jolies phrases : à vendre BMW serie 3.30d 88000 km toutes options …
    bah tu as dit que l’on pouvait mettre une annonce … je comprend rien ^^

    Une fois de plus le plaisir de vous lire est au rendez-vous, la qualité du texte associée à vos superbes photos.. franchement vous avez un énorme potentiel, pensez-y à votre retour, vraiment 🙂

    Des bisous à très vite !

    • Tu veux dire que tu changes ta voiture sportive pour une familiale ? Je ne cafte pas mais je dirais quand même que c’est impossible d’incliner suffisamment ton siège conducteur pour bien dormir après un mariage en Bretagne.
      Garde la quand même “au cas où” pour notre retour, ça nous fera du bien d’aller vite … pour changer !

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